Les tatouages japonais – Part 6
Pour les tatoueurs japonais irezumi, le Kirin (Qilin) est une créature fantastique et chimérique issu du folklore shinto !
Selon Francesca Caroutch, la plus ancienne apparition d’un kirin en Chine remonterait à 2697 av. J.-C. ; Celle-ci est mentionnée dans les Annales de bambou qui nous relatent sa première apparition dans le jardin de Huandi, l’Empereur jaune appelé aussi l’empereur aux 4 visages pour témoigner de son bon gouvernement.
Les quatre animaux de la tradition taoïste gèrent les quatre énergies (eau, feu, bois et métal) et le Kirin gère celui de l’élément Terre.
Dans la culture japonaise :
Le Kirin est largement connue dans la culture japonaise, bien qu’elle soit apparue pour la première fois en Chine, où elle est appelée « Ikkakujū », ce qui signifie « Licorne » en japonais. C’est aussi le nom japonais de la girafe, lointain souvenir d’une expédition que Zheng He qui rapporta d’Afrique en 1414 cette fameuse girafe, et que l’empereur accueillit et prit pour un kirin, et donc, gage de sa bonne gouvernance.
Le Kirin est une sorte d’animal docile et charmant, généralement à l’image d’un grand corps de cerf, d’une queue de bœuf, d’un front de loup et de sabots de cheval. Ses yeux et ses moustaches ressemblent par ailleurs aux dragons asiatiques. Sa peau sera vêtue de cinq couleurs : jaune, rouge, bleu, blanc et noir, et sa voix mélodieuse sera comme une cloche, rappelant d’autres instruments de musique.
Du centre de son front poussent une à trois cornes charnues, parfois des bois de cerf, recouverts de fourrure ou de chair, symboles de sagesse et non d’armes. Ainsi, le kirin, ancien symbole de justice. Les légendes racontent sa capacité à séparer les innocents des méchants avec sa corne. Le symbole des justiciers chinois est un cerf à une corne, qui a été peint sur les murs du tribunal pendant la dynastie Han.
Quand un souverain est au pouvoir et que les punitions ou châtiments sont justes alors un kirin née à la cour pour ensuite punir les injustes. En raison de ce symbole de justicier, les personnes qui réalisent qu’elles ne sont pas sur la bonne voie ne placent jamais de statues de kirin chez elles.
En sculpture, la plupart des kirins ont des sabots divisés ou cinq doigts. On lui a prêté un pelage tacheté et un ventre jaune : cette description peut avoir été influencée par le kirin, également connue sous le nom de « licorne jaune », symbolise le cinquième élément : la terre. Le Kirin est aux cheveux, ce que le phénix est aux plumes, le dragon aux écailles et la tortue est à l’armure à cause sa carapace.
Il est l’harmonie personnifiée : sa démarche est régulière, il fait un pas sans voir d’abord où il va, et il ne casse rien sous ses sabots, pas même des brins d’herbe. Il passe simplement par les bons endroits et repose sur un sol plat. Il est végétarien, ne mange rien de moins que parfait et n’a aucun animal à craindre de ses traces invisibles, mais il est souvent seul et peut marcher sur l’eau et sur la terre. On l’appelle « bête bienveillante » ou « bête de bon augure » et a une durée de vie de deux mille ans.
Certains pensent que les cris de kirins masculins annoncent l’apparition d’un prêtre et les cris féminins annoncent le retour de la paix. Son cri en « été » est bon pour la croissance des enfants, tandis que celui en « automne » peut restaurer la force physique. Malgré leur caractère pacifique, les kirins peuvent combattre le mal en crachant du feu et en rugissant comme le tonnerre.
Le Komainu ou Dog Foo
Les lions gardiens ou lions gardiens impériaux chinois et souvent appelés « lions de Fo » ou « chiens de Fo » ou « lion chien » en Occident.
Les termes « Fo » ou « Fu » sont peut-être des translittérations des mots pinyin : « Fo » qui signifient respectivement « Bouddha » et « prospérité » en chinois.
Au Japon, On trouve les lions gardiens dans d’autres cultures asiatiques. Ils sont connus sous le nom de komainu. Littéralement : « chiens de Corée » en raison de leur introduction au Japon depuis la Chine par l’intermédiaire de la Corée.
Les lions sont habituellement représentés par couple, le mâle reposant sa patte sur une boule décorée qui représente une figure géométrique appelé « Fleur de vie » (qui, dans un contexte impérial, représente la suprématie sur le monde) et d’une femelle retenant un petit lion (représentant l’éducation).
Le couple est une manifestation du Yin (la femelle) et du Yang (le mâle).
Symboliquement, la femelle protège ceux qui résident à l’intérieur, tandis que le mâle protège la structure. La femelle a parfois la gueule fermée et le mâle ouverte. Ceci symbolise l’énonciation du mot sacré « Om ». Cependant, des adaptations japonaises affirment que le mâle inspire, ce qui représente la vie, alors que la femelle expire, ce qui représente la mort.
Dans d’autres styles les deux lions ont chacun une grande perle dans leur gueule partiellement ouverte. La perle est taillée de sorte qu’elle puisse rouler dans la gueule du lion mais elle est suffisamment grande pour qu’elle ne puisse jamais être retirée.
Selon le Feng shui, il est important de placer correctement les lions pour s’assurer de leur effet bénéfique. Lorsque l’on regarde vers l’extérieur depuis l’entrée d’un bâtiment à garder, c’est-à-dire lorsque l’on regarde dans la même direction que les lions, le mâle est placé à gauche et la femelle à droite.
Contrairement au lion traditionnel occidental qui est une représentation réaliste de l’animal, le lion chinois figure de façon stylisée l’émotion de l’animal. Les griffes, les dents et les yeux du lion chinois représentent le pouvoir. Les muscles sont très peu visibles ou absents.
Les statues des lions gardiens se situent traditionnellement devant les palais impériaux chinois, les tombes impériales, les bâtiments administratifs, les temples, les résidences des officiels et des classes aisées depuis la dynastie Han.
L’usage privé des lions gardiens était traditionnellement réservé aux familles aisées ou à l’élite. En effet, placer des lions gardiens devant la maison familiale était un symbole traditionnel de la richesse de la famille ou du statut social.
La version bouddhiste du lion a été introduite à l’origine dans la Chine des Han comme protecteur du dharma et on a trouvé ces lions dans l’art religieux dès l’année 208 av J.-C. Ils furent incorporés progressivement comme gardiens du dharma chinois impérial. Les lions étaient des bêtes assez majestueuses pour garder les portes de l’empereur et furent utilisés à cet effet depuis lors.
Bien que la forme des lions gardiens chinois fut à l’origine assez variée, l’apparence, la pose et les accessoires des lions se normalisa plus tard. La représentation fut formalisée sous les dynasties Ming et Qing qui leur ont donné plus ou moins leur forme actuelle.
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